Un petit bout de nuit

...avec Wayne Shorter, sur lequel une chaîne de télévision cultivée a eu la bonne idée de s'attarder , ces mots mystérieux et si simples d'un bonhomme qui parle volontiers de Spielberg, du Seigneur des anneaux , des comics qui l'aident à garder une âme de 10 ans ...Ce mélange de profondeur presque inquiétante et de légèreté de moineau ...Et puis surtout la musique bouleversante (et Dieu sait si je m'ennuie souvent devant un écran ...)
Et surtout , cette musique , celle du quartet surtout , qui bouleverse tous les mauvais coups du Jazz , qui fracasse les petits egos pour fabriquer un immense solo à 4 , aucune phrase que l'on ait envie de noter sur un cahier , aucune petite recette de maître à consigner dans son livre d'écolier .Parfois Wayne Shorter sautille , s'éloigne de la scène comme si la musique le brûlait , comme s'il y avait certaines choses dont on ne doit pas trop ou pas nécessairement s'approcher ...cela Wayne Shorter le sait , il sait ce qu'il doit saisir dans la musique , dans l'instant, il ne le sait pas par l'expérience d'un homme mûr , il le sait parce qu'il est encore et toujours un enfant , et que cela , c'est l'enfant en nous que ça concerne ...
"Même si le silence s'installe , cela ne signifie pas que c'est fini pour autant ..."
Dira-t-il au terme du concert.