l'étincelle

Théâtre du chatelet ,petit salon ,à peine une centaine de personnes .Marc Copland et Gary Peacock.
Dès les premières mesures de my foolish heart (si mes souvenirs sont exacts),je suis totalement saisi par l'ensemble et en particulier par Peacock,qui prend tous les risques ,ne va jamais ou lui même s'y attend...les yeux vifs,l'esprit totalement éveillé,on dirait qu'il vise une cible que lui seul voit .Des contrechants inimaginables et d'une évidence qu'on ne reconnait qu'après.Peacock m'a fait penser à Wayne Shorter,il semble n'avoir rien d'autre qui compte que la seconde ,la note ,l'idée...
Et pourtant, il joue souvent très faux,son esprit l'enmène dans des lieux ou le contrôle n'est pas de mise alors forcément ,parfois ,cela dérape .On a l'impression d'assister à la performance d'un acrobate qui transforme ce qui aurait pu être une chute en merveille .
Gary Peacock ,comme très peu d'autre musiciens aujourd'hui montre que la musique n'est pas une science exacte .
c'est peut-être cet élan qui manque au jazz aujourd'hui et qui rendait celui d'hier à chaque seconde important,le fait de jouer l'instant,s'il doit y avoir une espèce d'avant garde(quel vilain mot )c'est^certainement dans ces zones qu'elle se cache .