Aucune idée ,

Mais vraiment aucune de ce que je vais bien pouvoir vous raconter , vertige de l'écran blanc ...
Un petit tour à Beaubourg aujourd'hui, majoritairement dans la boutique, qui est riche en bouquins de tous poils...Je me souvenais cet après midi , de Beaubourg , lorsque j'étais petit , des polémiques ... puis plus tard de ce magnifique concert de Robert Ashley avec Blue Gene Tyranny , à l'époque de Private Parts.Je me suis souvenu d'un spectacle de Merce Cunningham sur la musique de John cage qui était présent et actif , je ne me souviens guère de ce qu'il y faisait; je me souviens aussi de Cage dans "Roratorio"d'après Finegan's wake de Joyce à L'Ircam , avec un travail de spatialisation qui m'avait sidéré.J'étais un adolescent, je crois , en quête de sons , de couleurs, je lisais la revue Atem de gérard N'Guyen qui a depuis fondé les magasins Wave et les disques du Soleil et de l'acier...Il parlait de Rock Bizzare , de Jazz énervé , une sorte de mini-Wire , j'adorais ce journal ...Il me conduisait au métro Dupleix , à grand renfort de traffic métropolitain, dans un magasin de disques au milieu de nulle part qui nous balançait au compte goutte les disques de "Samlas mama's mana(??), de National Health,henry Cow , des Residents, de Faust, This Heat etc. et délestait nos maigres escarcelles...
A beaubourg , aussi , j'avais croisé dans la rue, vers vingt trois heures Zappa et Boulez en grande conversation.Je n'avais fait que les croiser... jamais , je ne leur aurais adressé la parole, mais j'étais content de croiser ce genre de personnages...Comme cette fois où, fraîchement arrivé à New york où je devais poser mes valises pendant un peu plus de deux ans , j'avais vu Miles Davis apparaître face à moi , dans la rue , près du Bottom Line où jouait ce soir là Brandford Marsalis (et Kenny Kirkland , un homme formidable...).J'avais suivi les pas du trompettiste sapé comme un Prince , pendant quelques minutes :cela ne me ressemble guère , je m'étais senti un peu hypnotisé l'espace de quelques secondes ...
Je me souviens aussi de cette soirée d'anniversaire où j'avais flingué mes "Cabasse", enceintes que j'avais sué sang et eau pour m'offrir...garanties à vie - je les ai encore et à l'heure où j'écris c'est par leurs filtres que joue la musique d'Alan Jackson ,un grand chanteur country , qui cette fois , est tout en gospel...
Je reviens à cette soiré d'anniversaire; On nous avait prêté un local, nous avions invité une foule de copains , de copines et la soirée avait commencé avec Private Parts de Robert Ashley , très fort , dans une lumière étrange que nous avions bricolé pour la cause ...Tout le monde n'était pas vraiment au mieux ;c'était un peu bizzare , cet accueuil, mais nous , on était contents ...
Je me souviens aussi, tout à coup , à côté de Beaubourg, décidément , dans ce super marché de nuit ...Asseco, si je me souviens bien , en sortant d'un film de Wenders , nous étions allé faire quelques courses pour une petite séance de pâtes(un match amical...).J'étais en compagnie d'un des plus grands fan des Stones qu'il m'ai été donné de renconter- spécialisation Keith Richards(les fans des Stones peuvent être très spécialisés ...).Bref , au détour d'un rayon de ce finalement banal supermarché , nous nous étions trouvés soudainement nez à nez avec le susnommé (K.R), ce qui avait provoqué force spasmes et convulsions incrédules chez mon camarade.Acommpagné d'un garde du corps peu menaçant mais néanmoins attentif , le flibustier de la Telecaster achetait quelques bières et de la crème Nivea (ça , ça m'avait tué ...).Nous avions rejoint le véhicule de mon camarade sévèrement pétrifié -En dégustant quelques farfalles plus tard dans la nuit , il avait fait du riffeur invétéré une vibrante apologie , preuves à l'appui.Toujours est-il que nous étions garé à côté de la légende au parking de Beaubourg , il avait rejoint sa rolls-belle, vielle, orange...et nous , notre 2CV, belle-vielle-grise...
Je pense avoir , à l'occasion de ce solliloque dédié à Perec(Marie-J.), battu mon record personnel de points de suspension.Nous sommes tous un peu en apesanteur parfois , on a besoin de cette distance entre le sol et nous ...